Perchée sur ton arbre, tes yeux observent le monde avec émerveillement. Toute cette vie qui bourdonne sous tes pieds, ça te fait vibrer. Chacun poursuit sa route dans toute cette cacophonie ambiante. Tu peux leur inventer un tas d'histoires, tout un univers. Cette vieille dame qui promène son chien, elle a peut-être perdu son mari ou un membre de sa famille, toute vêtue de noire et l'âme en peine. Tu peux le lire au fond de ses yeux. Ou ce petit garçon un peu casse-cou, plus tard il pourrait être n'importe qui. Un aviateur, un aventurier, un médecin, un pompier, un policier, tout ce qu'il veut. Et cette jeune fille, très bien habillée qui fait presque avocate. C'est ta source d'inspiration. Tu ne te lasseras jamais de ce spectacle. Ton crayon glisse sur le papier au rythme de tes pensées. Après quelques heures, les pages se remplissent de milles et unes idées. Peut-être qu'elle se retrouveront dans certains de tes scénarios, peut-être pas. C'est ton étude sur l'humanité, les hommes, la nature, la vie. Brusquement, un cri t'interpelle alors que tu allais descendre. Tu as dit à Noah que tu passerais. Le temps a filé tellement vite que tu es déjà en retard. Mais la scène qui se déroule sous tes yeux ébahis, est quelque chose que tu ne peux ignorer. Tu ne peux pas simplement regarder ailleurs et tracer ton chemin. Ce pauvre chien ne mérite pas tant de souffrance. Alors, sans hésitation, tu rejoins la terre ferme et tu vas à leur rencontre. L'homme s'apprête une nouvelle fois à lever la main sur le pauvre chien qui, si il le pouvait, se cacherait bien volontiers sous le sol. Tu te plantes de toute ta hauteur entre eux deux et c'est le choc. Tu vois arriver son poing au ralenti, ton cœur bat tellement vite que tu n'entends plus que lui. Ta respiration se coupe soudainement et tu te plies en deux. C'est la première fois que ça t'arrive. Tu pourras le noter dans ton carnet, cette douleur lancinante comme si sa main de fer avait gravé sa marque dans ta chair. « Bouge de là ! » L'homme est à moitié ivre. Même lui a été surpris mais passé l'étonnement, la colère a repris ses droits. Et elle gronde dans son ventre. Elle se déchaîne au fond de son âme et sa vision se brouille. Mais tu ne bougeras pas. « Non ! Ce chien ne vous a rien fait ! Vous aimeriez qu'on vous batte pour rien ?! » L'adrénaline nous fait dire et faire des choses desquelles on se pensait pas capable. Seule rempart entre lui et sa pauvre victime, tu te redresses farouchement face à l'agresseur. Nouveau coup mais cette fois-ci, c'est ton visage qui prend. « Tais-toi ! » Tu sens plus que tu ne vois, au début, le sang au goût de rouille, qui s'écoule de ton arcade. Les passants commencent à s'arrêter. Un attroupement se forme rapidement. L'homme est cerné. Paniqué, il s'enfuit en poussant toute personne essayant de se mettre en travers de son passage. Et toi aussi, tu files. Avec le chien. Tu le ramèneras plus tard au refuge. On t'appelle mais tu ne te retournes pas. Tu cours comme si ta vie en dépendait. T'as rien fait mais l'adrénaline est tellement présente dans tes veines, que t'as l'impression d'être dopée. Tes jambes t'emmènent jusqu'à la résidence de ton meilleur ami. Possédant la clef, tu passes sans problème l'accès aux appartements. Tu montes tout là-haut avec la force du désespoir, le chien à tes talons. Et puis t'arrive enfin sur son palier. Tu frappes deux coups pour t'annoncer, votre petit code secret, et tu débarques telle une furie. Subitement, tout redescend d'un coup et une intense fatigue te prend, tu t'écroules au sol, le chien se collant contre toi. « Désolée pour le retard... » Tu souffles comme si c'était important sur le moment. « Je te présente... Je sais même pas comment il s'appelle... Mais je le garde le temps de l'emmener au refuge. Je pouvais juste pas maintenant... » Tu parles pour évacuer ton stress. Tes pensées s'entrechoquent, s'entortillent et s'emmêlent. T'es déroutée. Mais tes yeux fixent Noah. Dis quelque chose, n'importe quoi.
Une semaine riche en émotion de tous genres, voilà comment Noah aurait résumé la semaine qui venait de s'écouler. Sa sortie avec la jolie Apolline, ses retrouvailles avec la non moins jolie, mais toujours compliqué, Romance. Le jeune homme s'était promis que ces prochains jours, il lèverait le pied, au moins un petit peu, dans la limite du possible pour un hyper-actif comme lui. Le lendemain, il passerait une soirée tranquille avec son pote Isaac, confidence pour confidence et aujourd'hui c'était Ana qui venait lui rendre visite, sa meilleure amie.
Il était prêt à l'accueillir depuis déjà une bonne demi-heure et en scrutant sa montre, il commença à se poser des questions. D'ordre général, il se fichait du retard des gens, lui-même passait sa vie à être en retard, mais pour Ana ce n'était pas quelque chose d'habituel. Il se demandait même si elle n'avait pas tout bonnement oublié qu'ils devaient se voir et ça, son ego le prendrait très mal. La fierté d'un homme est forte et celle de Noah un niveau au-dessus encore. Il tentait de la joindre pour la troisième fois lorsque, enfin il entendit du bruit dans les escaliers, son chien lui s'agita dans tous les sens comme s'il avait senti quelque chose. “Va plus loin hadès ! “ C'était peine perdue et lorsqu'on toqua deux fois à la porte, il était en train d'enfermer le chien dans la chambre. Au cas où, manquant d'être renversé par celui-ci qui essayait de se faire la malle en douce. Mission accomplit, il pouvait se diriger vers la porte d'entrée.
C'est avec un grand sourire et l'air un peu accusateur qu'il ouvrit la porte à la jeune femme, mais sa mine joyeuse s'effaça aussitôt. Il remarqua que son visage était abîmé, qu'elle semblait à bout et en plus accompagnée d'une boule de poile. Il avait bien fait d'enfermer la sienne. “Qu'est-ce que c'est que ça ? Tu t'es pris un poteau ? “ L'humour n'en était pas cherché quand il montra son visage pour expliquer ses propos, c'était par réflexe, mais il ne rigolait pas le moins du monde en la scrutant du regard. Il s'agenouilla à côté d'elle, posant sa main doucement sur son visage, une partie qui n'était pas abîmé pour constater les dégâts. “ Je ne sais pas ce qui t'es arrivé, mais ça n'a pas loupé, ne bouges pas. Je reviens. “ Il ne lui laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il avait déjà filé, commençant à s'inquiéter, peu de gens pouvaient provoquer cette réaction chez lui, mais Ana oui.
Noah se dirigea vers la salle de bain pour aller prendre une trousse à pharmacie, de quoi nettoyer un peu le visage de sa convive. Lorsqu'il revint auprès d'elle, il ne pouvait que constater qu'elle était à bout, stressée sans doute et que ce qu'il s'était passé devait être assez grave. “ laisse-moi faire et expliques moi pendant ce temps-là. Je veux tout savoir.” Il entreprit alors de lui nettoyer la plaie du visage, de la désinfecter, faisant très attention pour ne pas lui faire trop mal, il semblait évident qu'elle avait déjà donné pour cette journée. Il scrutait aussi le chien, ramenant encore plus de questions dans sa tête, quel bordel. Dans quoi s'était-elle fourré encore aujourd'hui. Un bruit de porte se fit entendre de l'autre côté de l'appartement et noah se figea du regard. Hadès avait réussi à l'ouvrir et il pouvait déjà le sentir bondir vers eux pour aller vers le nouveau toutou, il appréciait guère la compagnie des autres chiens, il savait pertinemment ce qui allait se passer. Il allait inévitablement attaquer. Noah stoppa ce qu'il était en train de faire pour sauter et attraper son chien dans la course en se cognant à moitié contre un meuble, mais parvenant tout de même à atteindre son but, le souffle coupé, Hadès tout fou contre lui. Noah lâcha un profond soupir, pour regarder Ana “ Et dire que c'était supposé être une journée tranquille ...”
Le visage de Noah se déconfit au moment où tu franchis la porte. Difficile de faire mieux comme entrée. Mais pour autant, sa présence te rassure et tu es soulagée de te retrouver chez lui. Toute seule, t'aurais paniquée. Tes nerfs te lâchent et tu te mets à rire alors que ce n'était pas forcément si drôle que ça. Mais tu peux pas le contrôler, c'est plus fort que toi. « J'aurais préféré que se soit un poteau. » Tu souffles en tournant ton regard vers le chien qui t'observe comme si il attendait tes directives. Puis viennent les larmes, un sanglot t'échappe puis un autre. Bientôt c'est un déferlement d'eau salée qui dévale tes joues alors que tes jambes te lâchent. Noah touche doucement ton visage abîmé, scrutant les dégâts. Tu te laisses faire sans broncher, quelques grimaçant déformant, parfois, ton joli minois lorsque ses doigts s'aventurent trop près de tes blessures. Ton meilleur ami s'éclipse un bref moment pour, sûrement, chercher de quoi te soigner et tu craques. Le choc post-traumatique, c'est ça dont ils parlent. Tu ne te souviens pas avoir eu cette réaction après que tu aies failli te noyer. Peut-être parce que trop insouciante, tu n'as pas totalement cerné le danger, au début. Ou alors, tu l'as tellement refoulé que tu n'as même pas, vraiment, eu le temps de réagir. T'es juste en état de choc. La violence, ça t'effraie. T'y a jamais vraiment été confrontée mais là, c'est du concret. Ton ventre est encore douloureux, ta peau doit avoir imprimer son coup dans ta chair. Noah revient rapidement vers toi et te ramènes au moment présent. Tu relèves ton regard, embué de larmes. Il est doux Noah. Ses mots aussi. Ça t'apaise. Le chien se couche à tes côtés. Il tremble un peu ou alors c'est toi, tu sais pas trop. « Je... » Un petit gémissement se glisse hors de ta bouche et tu te mords la lèvre. Sois forte, il en a pas pour longtemps. C'est ton mantra. Tu te le répètes en boucle tandis que ses doigts s'activent sur tes plaies. « J'étais perchée dans un arbre dans le centre... J..J'observais le monde tout en notant les idées qui me venaient puis je l'ai entendu crier... » Ton regard se tourne vers la boule de poil niché contre toi puis revient sur ton meilleur ami « J'allais partir pour venir chez toi mais je pouvais pas...je pouvais pas le laisser aux mains de ce type.. » Non, tu ne pouvais pas. « Alors je suis intervenue.. » Tu connais déjà la réaction qu'il aura alors tu enchaînes sans lui laisser le temps de répondre. « Il était à moitié ivre, il le battait en pleine rue et tout le monde regardait ailleurs. Ils avaient pas l'air d'avoir conscience de ce qui se passait. » Tu serres les poings. La cruauté envers les animaux, ça te répugne. Ce sont des êtres innocents qui ne peuvent même pas se défendre, c'est comme si on s'en prenait à un enfant. « Je me suis placée entre eux deux et le coup, à la base, pour ce pauvre chien, a frappé mon abdomen.. » Tu grimaces instinctivement et ta main se porte à ton ventre. « Je m'y attendais pas vraiment, lui non plus. Ça l'a mis en colère que j'intervienne et il a recommencé une deuxième fois pour me faire partir. » Tu revois son poing s'approcher trop vite de ton visage et tu baisses les yeux. « Je l'ai pas évité, je sais pas pourquoi, mon corps a pas réagi.. » T'as pas bougé le petit doigt. Tu l'as vu venir mais ça paraissait tellement irréel. Ton cerveau n'a pas percuté. « C'est là que les gens ont commencé à nous voir. Ils se sont arrêtés, on était encerclé alors il a fui et...moi aussi. » C'était oppressant toutes ces paires d'yeux qui t'observaient avec un mélange d'étonnement, de pitié presque et d'un certain respect. « Et j'ai couru jusqu'ici. » Au même moment, Hadès débarque prêt à se jeter sur ton protégé. Par réflexe, tu le caches avec ton corps tandis que Noah attrape son chien à la volée. Un sourire penaud s'affiche sur tes lèvres. « Je suis pleine de surprises... » Tu te relèves péniblement et t'avances vers lui, te baissant, tout aussi difficilement, à la hauteur d'Hadès « Sois gentil, c'est un ami. » Ta voix est douce et semble calmer un peu ce dernier. Tu aides Noah à le remettre dans la chambre et tu fermes à clef avant de te réfugier dans ses bras. T'en as besoin. Là, tout de suite. « Je suis désolée.. » de t'entraîner dans toutes mes galères et d'avoir gâché ta journée par la même occasion.
Plus Noah écoutait Ana s'expliquer et plus il sentait son coeur s'emballer. Il détestait beaucoup de choses dans la vie, beaucoup de gens aussi, mais ce qui se trouvait en haut, au top de sa liste, c'était sans doute que l'on s'en prenne à Ana. Peu lui importait qui était ce type, où il habitait, ce qu'il faisait dans la vie et ce qui lui avait prit de faire ça, mais aujourd'hui il avait fait une grosse connerie. Noah n'allait pas laisser passer ça, hors de question, dans sa tête tout était clair comme de l'eau de source, il allait le retrouver et lui faire payer. C'était l'avantage d'être un garçon avec très peu de limite, où un désavantage, question de point de vue, mais en tout cas, cet homme allait se souvenir longtemps de leur rencontre quand elle viendrait.” Ana … Tu peux me décrire cet homme s'il te plait ? Par curiosité hein, juste comme ça.” Il savait très bien qu'elle se méfiait de ce qu'il comptai faire, mais il ne lâcherait pas le morceau jusqu'à avoir une description complète.
Noah eut tout juste le temps de soigner la blessure d'Ana avant l'interruption de son chien. Il avait le don pour apparaître au mauvais moment celui-là. Heureusement la situation avait été contrôlée au dernier moment, il n'osait imaginer l'état de sa meilleure amie si elle avait assisté en plus à un combat de chien. S'en aurait été trop pour elle, assurément. Après avoir enfermé Hadès dans la chambre, non sans lui faire la morale, Noah pouvait reporter toute son attention vers Ana. Le cœur serré de savoir qu'elle se retrouvait au milieu des ennuis. Il l'a prit alors dans ses bras pour lui faire un câlin plein de tendresse “Tu as eu raison de venir jusqu'ici, je suis là pour toi. Ne sois pas désolé.” En revanche, il ne voulait pas que cela se reproduise, il savait qu'avec la grande compassion et gentillesse de la fille qu'il tenait dans ses bras, elle irait toujours vers ce type de problème. C'était dans sa nature d'aider les autres, à ses dépend, ce que lui avait du mal à accepter depuis toujours. “Par contre je t'en prie, arrêtes de te mêler de ce qui ne te regarde pas. Si les gens n'étaient pas intervenus pour se rassembler autour de vous, comment aurais tu réagis. Tu sais ce qui se serait passé ? Il n'aurait pas arrêté de frapper Ana.”
Il la relâcha pour aller lui préparer une tasse de thé, mais il ne comptait pas abandonné de sitôt. Il voulait absolument qu'elle comprenne la leçon, il avait de l'espoir, mais il se devait d'essayer. Si jamais il arrivait quelque chose à Ana, Noah était incapable de prédire sa réaction, mais ce serait mauvais, très mauvais, une certitude. Lorsqu'il revint vers elle avec la tasse de thé qu'il lui tendit, il était encore chamboulé par tout ça, mais tenta de rester de marbre, fort, pour la rassurer. “Tiens, tu vas sans doute avoir des traces de ce coup pendant quelques jours par contre Ana, mais je veux bien que tu te mettes dans le crâne quand tu te verras dans la glace que ça aurait put être pire, donc s'il te plait la prochaine fois, ne fais pas ça où appelles moi directement. Je n'aime pas constater les dégâts, tu le sais.” Voilà, pour la leçon de morale, il songea qu'il était désormais tant d'arrêter, il n'avait surtout pas envie de l'accabler, juste qu'elle prenne la mesure de ses actes. Il souhaitait désormais lui faire relâcher la pression et la fixa avec un sourire rassurant “Voilà que tu fais la justicière maintenant, il te manque plus qu'une combinaison en cuire et une identité secrète, sacré Ana.”
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