les nuits fauves. (faith)



 
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Romee Lehane
Romee Lehane
Venue en ville : 19/03/2017

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ce message a été posté le Sam 25 Mar - 2:12

les nuits fauves
EXORDIUM.

♫♫♫

romee, l'ombre de la nuit, le fantôme de la ville, se glissant entre les corps mouvant, les âmes fiévreuses, les cœurs battants. elle vagabonde entre ces êtres abîmées par les nuits sauvages, elle les contemple, parfois, du coin du regard, et à la sentiment d'entrevoir sa propre confusion dans leurs yeux désorientés, elle a le sentiment qu'ils sont tous comme elle, jouant un rôle, une mascarade, une véritable pièce de théâtre. chacun tente d'en devenir le personnage principal, dans son profond égoïsme.
et il y a toi, romee, celle qui ne veut plus y appartenir, celle qui veut vivre avec authenticité, celle qui n'a aucune conscience des moyens pour parvenir à cet idéal. tu parais bloquée entre deux états de toi-même, le fauve inhumain, et l'humaine trop sensible, trop fragile, l'enfant séjournant encore parfois en toi. tu tangues de l'un à l'autre, et la nausée te monte, et soudainement, tu voudrais ne plus ressentir. Tu voudrais que le temps s'arrête, et que tu puisses respirer, inhaler l'air du dehors, savourer le toucher de la lune sur ta peau pâle, la lueur des étoiles dansant tels des néons dans ton regard agité.
pourtant, tu es piégée, ici, au cœur de cette vaste comédie.
tu voudrais t'en extirper, t'en délivrer, hurler à la lune ta rage incompréhensible, et saisir cette vie qui fuit, qui te fuit. comme si elle avait bien trop peur de toi, et de ce que tu pourrais en faire, toi, maladroite bête désemparée.
tu es prisonnière de cette cage de ténèbres étouffante, oppressante, dans laquelle résonne les échos d'une musique exacerbée. tu ne t'entends plus même respirer, et tu demandes si ton cœur bat encore. tu ressens uniquement les vibrations de la musique vibrer dans ta poitrine, ton corps tout entier. tu as l'impression de te consumer de l'intérieur. tu n'entends plus que ces basses, et ces voix criardes, et la litanie des nuits infinies. tu ne peux pas t'en extirper, pas avant plusieurs heures. tu dois jouer ton rôle, pour survivre, ou tenter de vivre. alors, tu leur sers des verres emplis d'un poison délicat, à tous, et certains te remercient de leur offrir leur mort sur un plateau d'argent. tu sens parfois leurs mains qui se collent sur ton corps, tes épaules, tes fesses, tes hanches. et tu voudrais bien les frapper, à mort. tu en rêves, dans ton esprit. à tel point que ça t'en démange. pourtant, tu te retiens. tu dois te détourner de celle que tu étais. et te tourner vers celle que tu devrais être. pour toutes ces années perdues à vouloir vivre trop fort, à vouloir trop exister. tu les laisses faire, tu leur souris presque, d'une sincérité feinte. tu leur souhaites simplement de se noyer dans leurs verres emplis de leur mal-être.
et ainsi, va et vient entre les tables, les foules. tu tentes de te frayer un chemin entre leurs corps transpirants, et leurs mouvements amples, tu tentes d'imposer ta maigre existence. c'est à peine s'ils t'apercevaient. tu te fonds dans le chaos de la musique ambiante, de la chaleur persistante.
parfois, romee, tu t'attardes sur leur visage. certains respirent une certaine liberté, comme si pour la première fois depuis longtemps, ils goûtaient enfin à une certaine idée de l'impunité. tu voudrais bien leur dire qu'il ne s'agit que d'une vulgaire illusion, qu'il n'existe rien de tel que la liberté, et que chaque être est malheureusement totalement et irrémédiablement déterminé.
toi aussi, tu l'es, romee.
et tu ne te persuades de cela en aucun cas pour te libérer de tes fautes commises.
tu contemples également ceux qui ne sont déjà plus véritablement présents, qui dansent comme s'il s'agissait d'un mécanisme perdurant dans leur corps, alors que leur âme est déjà si loin, à des millions d'années lumières. ils paraissent alors être des pantins, que tu pourrais contrôler d'une facilité déconcertante. tu as presque pitié d'eux, avant de réaliser, que parfois, souvent, toi aussi, tu étais comme eux. et, tu l'es encore d'une certaine façon. pourtant, dans leurs mouvements désemplis de toute intention, surgit une certaine beauté. la beauté du subconscient, venant prendre possession de leurs corps endoloris. tu pourrais les regarder ainsi, pendant une éternité. mais, le travail n'attend pas.
alors, tu erres de nouveau entre les regards et les gens, tu les sers, passant de l'être au fantôme. tu es celle qui existe lorsqu'elle a besoin d'exister. uniquement dans ces cas précis. tu voudrais bien les rejoindre, te mêler à leur fébrile mascarade, l'illuminer de ta présence douteuse. le temps passe, et tu as le sentiment de les perdre, comme si tu les voyais défiler sous tes yeux, et t'échapper.
jusqu'à ce que tu décides de ne plus les perdre. jusqu'à ce que tu te décides de te fondre à ton tour dans leur mascarade insensée. toi aussi, tu souhaites faire partie de l'illusion. toi aussi, tu souhaites opérer le mirage d'un bonheur naissant. tu souhaites le réaliser en toute conscience.
retirant tes vêtements de serveuse, transmettant tes dernières commandes à la seconde employée, tu te fonds dans cette vaste pièce de théâtre mise en place. tu abandonnes tes cheveux sur ton visage, tu te déhanches sous la musique profonde et bouleversante, d'une façon si puissante. tu redeviens fauve, l'indomptable. celle qui ne vit que pour exister dans l'excès de ses émotions. celle qui ne se laisse guider par aucune valeur morale, mais qui se laisse emporter par ses désirs farouches et insatiables.

tu la vois, alors.
celle qui détonne dans cette foule d'âmes.
celle dont tu as besoin ce soir.
celle vers qui tu te diriges, subtilement.
tu es si proche d'elle, tu en entendrais presque son cœur.
elle se tourne alors vers toi, et dans ses yeux nuancés par les néons des lumières errantes, tu y lis exactement ce que tu voulais y voir.
elle aussi, elle désire se perdre entre les nuits fauves.

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