t'as prévu d'bouger, sortir de ton appart pour voir du monde, autre que jane, parce que t'étouffes de la voir, même si t'es fou d'elle. t'en peux plus d'te dire qu'elle t'écoute pas à la lettre. marin, mauvais garçon qui pense qu'à dominer les autres, surtout jane. t'es pas comme ça normalement. t'étais pas comme ça avant, gars bien et tout, mais depuis qu'papa est parti, depuis qu't'as rencontré solal, y a plus rien qui va. dealer à la con, t'es parti en vrille et l'pire c'est que t'assumes tes actes. faire plonger des gamins dans la drogue on dirait qu'ça te fait rire. bref, tu sors, et t'as prévenu jordan que tu sortais. jordan, c'est un peu la douceur dans ce monde trop brut, trop noir. jordan, yeux couleur océan et sourire malicieux, elle fait chavirer ton coeur plus que les autres filles, mais moins que jane. tu t'embarques dans un truc étrange, encore une fille de plus qui pourrait bien t'rendre fou, mais seulement, elle t'appartient pas, elle. jordan, elle t'appartiendra jamais parce qu'elle se laisse pas faire, fuit quand tu débarques en riant. et c'est ça que t'aimes. cette façon qu'elle a de s'échapper, glisse entre tes doigts et s'envole trop haut pour qu'tu la rattrapes. alors toi, tu joues. jeux d'enfants avec elle, t'arrêtes pas de la chercher, et elle fait pareil. un peu comme deux adolescents idiots, vous êtes là, à jouer les faux amoureux. parce que t'es pas amoureux d'elle, t'es juste attiré. parce que jordan, elle est belle. jordan, elle ressemble à un ange pas trop sage, mais un ange quand même. et puis, tu l'attends sur la plage. tu sais même pas si elle va venir, mais tu l'attends, t'as un peu froid en bord de mer par ce temps-là, mais tu t'en fous. t'es heureux, tu respires fort et souffles encore plus fort, même qu'les oiseaux pourraient te regarder tout là-haut, parce que tu fais trop d'bruit sur cette plage trop vide. la bête attend la belle, et voilà qu'la belle débarque au loin, et toi, t'es tout sourire, comme un gamin. mais c'est comme ça à chaque fois. tout l'temps, tu sais pas si elle va venir et en même temps, au fond de toi, y a toujours cette petite chose qui te dit que, bien sûr qu'elle viendra. elle s'approche de toi, même qu'tu peux sentir son parfum, un peu de sucre mélangé à de la délicatesse, t'aimes ça. main qui frôle sa hanche droite, tu t'approches un peu plus et glisse un baiser sur sa joue avant d'la bouffer du regard. j'savais pas si tu viendrais. sourire malin, tu t'crois plus futé que tout l'monde. mais après j'me suis dit qu't'étais trop folle de moi pour ne pas venir. t'es presque sérieux, mais t'as toujours ton regard de minot quand tu la vois, qui t'fait devenir immature. t'façons, jordan, elle t'rend étrange, et alors la bête sauvage et indomptable que t'es se transformerait presque en un chaton. tu détestes ça.
le soleil commence à décliner lentement dans le ciel et la gamine, elle a le cul posé sur son lit. elle a prévu de sortir ce soir. comme quasiment chaque soir. mais elle doit trouver un plan. un truc à faire. jordan, elle doit aussi glisser la nouvelle à ses parents. dans le fond, elle sait qu'ils lui diront juste de ne pas rentrer tard. phrase qu'elle oubliera dès que ses pieds auront franchis le seuil de la porte. comme à chaque fois. de toute manière, elle peut se faire engueuler demain jordan, elle s'en moque, puisqu'elle a déjà prévu d'aller squatter chez haneia pour quelques jours. jusqu'à ce qu'elle se lasse de l'endroit. ou qu'elle se prenne la tête avec sa jumelle. la gamine, elle veut avoir son propre appartement. un truc simple au centre ville. mais elle n'est pas capable de vivre seule. d'entretenir un appartement. elle, seule dans un appartement, quasiment h24, ça serait un sketch. rien que ça. jordan, elle n'aime pas la solitude. parce qu'elle s'ennuie. tout simplement. parce qu'elle se retrouve à penser à bien trop de choses. et ça, elle déteste. bref. la gamine, elle est avertie du projet de marin pour ce soir. sortir et se retrouver sur la plage. jordan, elle hésite. un bon moment. parce qu'elle sait jamais quoi faire avec marin. elle devrait se tenir à distance. le tenir à distance. elle l'aime bien marin. parce qu'ils rigolent bien. parce que y'a ce petit jeu entre eux. jeu de gosses. d'adolescents, rien de plus. ils se tournent un peu autour. s'amusent l'un avec l'autre. mais y'a jamais rien eu. jordan, ce qui l'amuse, c'est ce jeu. s'ils finissent pas céder, quelque chose se sera envolé en même temps que tout ça. et la gamine, elle s'en voudra en plus. parce que marin, c'est chasse gardée. en couple. avec une fille bien, enfin, elle le suppose. fille qui ne se doute de rien, sûrement. mais jordan, elle sait qu'elle va le rejoindre ce soir. comme à chaque occasion. même si elle finit toujours par se volatiliser. glisser entre les doigts de marin pour se faire la malle au bon moment. la gamine, elle enfile des baskets et une veste en cuir avant de dévaler les escaliers. j'y vais. elle balance ça, comme ça. sortit bien avant d'entendre la réponse. et en quelques minutes, elle se retrouve au niveau de la plage. le vent soufflant un peu plus qu'ailleurs. alors ses mains se glissent dans les poches de sa veste, pour chercher un peu de chaleur. son regard trouve aisément marin. la seule personne dans le coin. elle s'approche et capte le regard du jeune homme. un fin sourire sur ses lèvres. heureuse de retrouver le jeune homme malgré tout. il plante un baiser sur sa joue et sa main plane au niveau de sa hanche droite. jordan, elle l'écoute avant de lâcher un petit rire. je ne voulais surtout pas te poser un lapin. tu l'aurais mal pris et j'aurai brisé ton petit cœur. jordan, elle est bien avec marin. parce qu'elle est elle-même. elle a pas à s'faire passer pour une autre. elle a juste à sourire, rire et balancer quelques conneries qui lui passent par la tête. un jour tu me feras une grande déclaration. je le sais. j'ai hâte de l'entendre en tout cas. un sourire en coin étire ses lèvres. sourire amusé. elle joue. encore une fois. encore un peu plus. le jeu reprend simplement. enfin, il ne s'est jamais réellement arrêté surtout.
elle t'fait doucement sourire, avec ses airs d'enfant un peu perdu et en même temps, ses airs de jeune-femme qui entame sa vie d'adulte. jordan, elle a tout d'une grande, sauf qu'c'en est pas vraiment une. comme toi, en fait. toi, t'es tout sauf un adulte à vingt-quatre ans. encore immature dans ta sale caboche, t'es l'pire des pires, l'roi des cons. t'es qu'un enfant, qui fait des caprices pour pas grand chose. caprice quand jane est pas d'accord avec toi, caprice quand solal veut pas t'vendre d'herbes, caprice quand t'as pas c'que tu veux. t'es l'pire. et jordan, tête de petite fille dans un corps de femme, putain, c'qu'elle t'fait craquer. t'es fou, toi, dès que tu vois une jolie fille, alors jordan, quand tu l'as vu pour la première fois, tu savais plus trop quoi faire. en même temps, tu pensais à jane. jane et sa naïveté, jane et sa douceur. et ça t'faisait mal. mal de penser qu'tu pourrais encore trahir jane. parce que tu la trahi trop, et tu t'en veux. même qu'tu te punis pour ça. tu t'fais mal et tu l'mérites. mais t'es là, face à jordan, encore une fois, à scruter ses yeux trop bleu, trop beaux, à lui sourire bêtement, comme un amoureux le ferait. t'aimes trop les jeux entre elle et toi, ça t'amuse trop, ça t'fait rire et ça te permet de jouer au gars bien pendant qu'dans l'vrai, t'es qu'un mauvais type. y a jamais rien eu entre jordan et toi, aussi étonnant que cela puisse paraître. p't'être qu'un jour il se passera quelque chose, peut-être pas. parce qu'au final, t'aimes trop ne pas l'avoir pour toi. et si elle était tienne, ça serait plus pareil. y aurait plus cette complicité, cet air malin entre vous deux. y aurait plus les regards discrets et les jeux d'enfants. sourire quand elle te parle, ce qu'elle te dit te fait doucement rire. oh mais t'as déjà brisé mon coeur, tu veux même pas d'moi. tu plaisantes toujours, mais au fond c'est vrai, elle veut pas de toi. et tu veux pas vraiment d'elle. peut-être juste un soir, comme ça, dans ses draps, dans ses bras, mais pas plus. tu voudras jamais rien de plus avec elle, c'est qu'une amie, trop bonne amie sûrement. tellement que tu te mets à penser qu'tu la désires un peu, rien qu'un peu. tu ris à sa seconde remarque, secoue négativement la tête. promis un jour je le ferai. je mettrai un genou au sol et tout, tu seras comblée de bonheur. pourtant, tu sais bien qu'elle serait tout sauf heureuse avec toi. regarde c'que tu fais de jane, une vraie misère. et heureusement que jane t'aime, sinon, elle serait déjà partie depuis longtemps. puis peut-être que j'ai déjà commencé à t'écrire une lettre, qui sait ? sourire en coin, t'espère qu'elle y croira un peu, juste pour la faire flipper. tu mets pas longtemps avant de t'allumer un joint. de toutes façons, jordan, elle est habituée à te voir fumer, et puis, tu fais que ça de tes journées, toi, quand tu bosses pas. tu finiras par avoir l'cerveau en compote, si c'est pas déjà l'cas. la nuit commence sérieusement à tomber, et toi, t'adores ça. alors, pas trop peur de traîner avec un gars comme moi dans la nuit, sur une plage, seule ? tu t'places derrière elle, murmurant les quelques mots à son oreille. tu prend cet air un peu sensuel, un peu psychopathe que t'aimes bien prendre avec elle, qui la fait souvent rire. tu commences à la connaître, jordan. et tu sais c'qu'il faut faire pour la déstabiliser ou non. t'as envie d'jouer avec elle, comme chaque fois qu'tu la vois. t'as envie que ça en devienne dangereux, sans plus penser à jane, mais juste à jordan et toi, ici, sur la plage.
jordan, elle pense connaître marin. du moins, elle connaît ce qu'il accepte de lui montrer. le côte bon gars. joueur. un brin immature. le bon côté en fait. elle ne connaît pas le mauvais côté. le côté mauvais gars. le con qui s'trouve derrière sa belle gueule. pourtant, jordan, elle sait que c'est pas franchement un bon gars. parce qu'il est en couple marin. et qu'il s'amuse avec diverses filles. elle comprend pas vraiment la gamine. parce que pour elle, si il s'amuse avec diverses filles, c'est qu'il ne tient pas vraiment à sa petite amie. qu'il ferait sûrement mieux de la quitter. parce qu'il doit lui faire plus de mal qu'autre chose. et pourtant, jordan, elle sait qu'il tient à sa petite amie. parce que c'est pas le genre de gars à s'attacher facilement, à rester dans une relation qui ne lui convient pas. mais elle se tait la gamine. elle ne veut pas engendre une quelconque dispute. ni même ramener cette fille dans la conversation. non. maintenant c'est juste marin et elle. eux et leur stupide jeu. ils jouent l'un avec l'autre. sur la limite. sans céder pour le moment. parce que ce qui les intéresse réellement dans le jeu, c'est la tentation qui existe. le fait que l'un comme l'autre s'amuse de ne pas avoir l'autre. de tendre des perches qui ne seront jamais vraiment saisies. mais peut-être qu'un jour, ça ira plus loin. peut-être qu'ils finiront par céder. bêtement. brisant par la même occasion leur petit jeu. jordan, elle l'aime bien marin. comme elle aime ses potes. rien de plus. parce qu'il est prit. alors elle se met des barrières. de suite. pour ne pas s'attacher bêtement. elle s'en met plus que d'habitude surtout. parce que l'amour, c'est pas franchement pour elle. elle n'aime pas vraiment l'idée de finir par dépendre d'une autre personne. la gamine, elle sourit en entendant marin prendre parole. lui balancer qu'elle a déjà brisé son cœur. elle n'y croit pas un seul instant. mais elle rentre dans le jeu. comme elle le fait toujours. je suis désolé. j't'aurai bien proposé un bisou magique, mais tu t'en remettrai pas j'pense. elle conserve son sourire la gamine. parce que ça l'amuse de dire ce genre de choses. de jouer avec le diable. même si dans l'histoire, on sait pas vraiment qui joue c'foutu rôle. les deux, sûrement. sauf que là, c'est pas jordan ou marin qui peut possiblement s'voir implanté des cornes. non, c'est la copine d'marin. une énième paire de cornes. jordan, elle pourrait pas supporter tout ça. oh non. à la moindre faute, elle aurait déjà jeté le type. même en étant follement amoureuse. parce qu'elle a trop de fierté pour pardonner aussi facilement. et trop curieuse pour ne pas le découvrir. tu sais comment faire plaisir aux femmes toi. vraiment. pourtant, la gamine, elle sait que c'est que du vent. que voir marin s'mettre à genoux pour déballer un quelconque texte en son honneur, ça ne lui ferait pas franchement plaisir. non, elle flipperait carrément. et elle prendrait la fuite. une énième fois. et marin, il en joue. puisqu'il balance qu'il a peut-être déjà commencé à lui écrire cette foutue lettre. elle doute la gamine. alors elle l'observe. mais elle ne lit rien. rien du tout. elle ne voit que son petit sourire. tu blagues, hein ? sa voix s'fait moins assurée. ses sourcils un peu froncés. mais ses traits se détendent quand il s'allume son joint. elle a l'habitude jordan. autant de le voir fumer, que de fumer. elle s'fout totalement de ce qu'il peut bien fumer. il est grand marin, il fait ce qu'il veut. et la gamine, elle est mal placée pour lui faire la moral. son regard se perd assez facilement sur l'étendue d'eau qu'elle peine à distinguer. pourtant, elle entend les vagues. parfaitement. parce qu'il n'y a quasiment aucun bruit sur la plage. il n'y a que marin et elle. chose qu'il lui rappelle en se glissant dans son dos. venant murmurer ces mots à son oreilles. elle frissonne la gamine. elle sait pas trop pourquoi. elle déteste quand il lui fait ce genre d'effet. mais elle ne contrôle rien de tout ça. la gosse, elle se tourne vers marin. parce qu'elle préfère l'avoir dans son champ de vision. toujours. elle a peur de ce qu'il pourrait tenter si elle lui laissait le champ un peu trop libre. pourquoi est-ce que je devrais avoir peur ? elle plante son regard dans le sien. venant croiser ses bras contre sa poitrine. sortant enfin ses mains de ses poches. t'as des antécédents de meurtre ? de viol ? ou un truc du genre ? non parce que sinon, j'pense que j'ai rien à craindre. et puis, je sais me défendre aussi. j'peux te coller au sol en moins de deux. elle sourit en coin. elle fait la maligne la gosse. rien de plus. parce que même en sachant se défendre. elle ne ferait pas le poids face à marin. il est plus grand. plus fort qu'elle. il doit sûrement même pouvoir la maîtriser à une main. mais elle préfère ne pas penser à tout ça. alors elle vient lui donner un coup de poing sur l'épaule. elle n'y met aucune force. rien du tout.